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  • La famille française à l’épreuve

    Depuis plus d’une décennie, la famille française est mise à l’épreuve. Les réformes se sont succédé, chacune prétendant moderniser la société, mais beaucoup ont fragilisé ce qui la tenait debout. Suppression de la demi part pour les veuves, fin de l’universalité des allocations familiales, dévalorisation du travail parental, remise en cause de la différence des sexes dans le mariage, projets répétés sur l’euthanasie… Comme si notre pays pouvait se passer de la famille, qui en est pourtant le cœur battant.

    À cette lente érosion s’ajoute un quotidien devenu presque impossible pour tant de parents. Le coût du logement, de l’alimentation, de l’énergie ou des transports étrangle des budgets déjà fragiles. Deux salaires ne suffisent plus à une vie digne, et le parent qui se rend plus disponible pour ses enfants est vite jugé inactif. Dans cette France où tout devient plus cher, avoir un enfant est devenu, pour beaucoup, une inquiétude plutôt qu’une espérance.

    Au même moment, l’école se transforme en champ d’expérimentation idéologique. On demande aux parents de s’effacer, on remplace la transmission des savoirs par des discours militants. Et pendant qu’on parle “d’ouverture” et de “bienveillance”, on laisse grandir une jeunesse livrée aux écrans, à la solitude numérique, à la violence de la rue, à une sexualisation précoce. En 2025, des adolescents peuvent être agressés, parfois violés, sans que la société ne semble plus savoir ce qu’elle doit protéger.

    Tout cela résulte d’une politique sans centre et d’un État qui ne sait plus très bien à quoi il sert. Il n’y a pas d’avenir pour un pays qui ne soutient plus ceux qui le font naître.

    Il est temps de redonner à la famille la place qu’elle mérite. Cela suppose une politique cohérente et durable : stabilité des dispositifs, retour à l’universalité des allocations familiales, revalorisation des aides pour les adolescents, reconnaissance du travail parental comme une contribution à la vie nationale. Il faut aussi permettre un véritable équilibre entre vie professionnelle et vie familiale, avec des congés mieux rémunérés, des temps partiels choisis et non subis, une fiscalité qui tienne réellement compte du nombre d’enfants, un accès au logement adapté aux familles.

    Protéger la jeunesse est tout aussi essentiel : encadrer sérieusement l’accès aux écrans, réaffirmer l’autorité des parents, redonner à l’école sa mission première, instruire plutôt qu’endoctriner. Et il faut enfin reconnaître ce qui est nié depuis trop longtemps : notre système de retraite repose sur les enfants d’aujourd’hui. La natalité n’est pas un sujet secondaire, elle conditionne léquilibre futur de notre modèle social. Les parents doivent voir cette contribution pleinement valorisée.

    Les familles ne réclament pas des privilèges, mais la justice. Elles portent, sans bruit, la continuité de la France. Ceux qui ont gouverné comme si notre pays pouvait vivre sans elles se trompent : il ne tiendra que par elles.

  • Noël et laïcité : assumer nos racines chrétiennes

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    Au troisième étage du Parlement européen à Bruxelles, un grand sapin de Noël a été installé, comme dans beaucoup de lieux publics en France. À côté, la délégation espagnole du PPE a mis une crèche. Le prêtre est venu la bénir, aux côtés de la Présidente du Parlement. Tout s’est déroulé simplement, naturellement. Personne ne s’en est offusqué. Ici, cela va de soi : Noël a un visage, une histoire, une racine.

    Au même moment, à Versailles, dans le magazine municipal, l’opposante Renaissance du maire consacre toute sa tribune libre à « expliquer » la laïcité. Une laïcité réduite à un principe abstrait, où toutes les religions seraient équivalentes, interchangeables, comme si elles n’avaient pas, chacune, une histoire différente avec notre pays.

    La laïcité, oui, bien sûr. Elle garantit la liberté de conscience, protège la foi de ceux qui croient et le droit de ceux qui ne croient pas. Mais la laïcité ne signifie pas que la France serait un pays sans racines, sans héritage, sans mémoire. Dire que nous sommes un pays de tradition chrétienne, ce n’est ni exclure ni menacer personne. C’est simplement reconnaître l’histoire.

    Depuis des siècles, le christianisme a façonné notre manière de penser la dignité de la personne, la charité, le pardon, la distinction du politique et du spirituel. C’est de là que vient, en grande partie, cette idée même de liberté que la laïcité prétend protéger. Effacer ce lien, c’est couper notre pays de ce qui l’a construit.

    Respecter toutes les religions, oui. Garantir à chacun le droit de croire ou de ne pas croire, évidemment. Mais cela ne veut pas dire que toutes les religions ont la même histoire avec la France. Nous avons une histoire particulière avec le christianisme, et Noël en est une expression concrète : cette fête n’est pas seulement un décor de fin d’année, elle rappelle une naissance qui a changé le visage de notre civilisation.

    Ce que j’ai vu au Parlement européen, cette crèche paisible à côté du sapin, bénie sans polémique, montre qu’on peut assumer cet héritage commun. Ailleurs en Europe, on n’a pas besoin de s’excuser pour cela. Il serait paradoxal qu’en France, patrie de tant d’églises, de saints importants, on se sente obligé de justifier la simple présence d’un signe chrétien dans l’espace public.

    Assumer que la France est un pays de culture chrétienne, ce n’est pas tourner le dos à la laïcité ; c’est au contraire la replacer dans son histoire.